Un professeur d'allemand, que je n'aimais pas pourtant, avait dit un jour à la classe un truc très brillant :
"Travaillez ensemble, mettez vos efforts en commun, c'est comme cela que vous réussirez. Si vous restez tous seuls, vous vous ferez manger tous crus".

J'ai passé ma vie à marcher à contre courant de l'individualisme, à essayer de tisser des liens, réconcilier des gens, tenter moi-même des réconciliations, donner une seconde chance, puis une troisième, ... une dixième, à me ralier à des groupes, à tenter d'en créer ...

Entre 2000 et 2006, lorsque je travaillais je trouvais difficile de passer 48 heures de ma fin de semaine sans parler à personne.

Aujourd'hui, je passe des semaines sans parler à personne. Je me demande pourquoi mon psy, en 2007, me disait que j'étais trop dépendante des autres ... si c'était le cas, il y a longtemps que je ne serais plus là, il me semble, non ?

Eh oui, j'ai toujours été trop ceci, pas assez cela. J'attirais toujours les mêmes personnes, c'était donc de ma faute.

Il vaut mieux être seul que d'entendre cela ou d'être sourd, non ?

A bien y songer, maintenant, je me demande si c'était vraiment de ma faute.

Je me suis toujours intéressée à une multitude de sujets, d'activités, toujours prête à apprendre, à comprendre, à créer, innover ! Mais j'étais bien trop compliquée, trop respectueuse des autres, trop à l'écoute, trop écolo, pas assez dans mon temps, pas assez consommatrice d'objets innutiles, pas assez superficielle.

Ce ne serait pas plutôt dû à une époque, justement, où les gens de ma génération ne s'intéressaient à rien, n'avaient aucune ambition, aucun esprit d'initiative, aucun sens des responsabilités ? Intéressés uniquement par leur apparence ! Des coquilles creuses et vides !

Oh je ne prétends pas que c'était tout le monde, mais assez nombreux pour que je ne rencontre que ce genre de personnes.

La dépression le mal du siècle ? Ah ! Non ! Ce n'est pas de ma faute, ça aussi !

30 ans d'individualisme forcené, ça se paie, mesdames et messieurs ! Il manque un sens à votre vie ? Et commemt !
Ca, je veux bien le croire !

Vous dansiez seuls ? Et bien dégustez maintenant.

Bon appétit !