Aujourd'hui, c'était plutôt "Du mou les gars réveillée mou" que "Debout les gars réveillez-vous !"
J'ai quand-même fait quelques trucs sans avoir à me pousser dans le dos, ai réussi à me traîner à une réunion d'où j'ai failli repartir à peine arrivée, puis rentrée je traîne encore des pieds.
Je me questionnais : comment se fait-il que parfois je suis active sans même avoir à y penser ? Est-ce que je suis vraiment malade ? Est-ce qu'ils ont raison tous avec leurs histoires de pillules miracle ?
Puis j'ai comparé ce matin avec hier matin, et ces deux journées. Non, la différence n'est pas seulement "dans ma tête", il y a des causes externes (ou semi-externes) :
hier matin, avant de me lever, je savais précisément ce que j'allais faire et ne pensais qu'à cette urgence : nettoyer les cages de mes oiseaux. Je n'ai pas réussi à le faire, mais j'ai réussi :
- à délimiter les tâches dans le temps : à 18h00, j'arrête tout, je range et je fais la routine du soir avant d'aller me coucher
- à tout mettre en place pour nettoyer les cages sans être obligée de faire autre chose avant pour pouvoir le faire (comme faire de la place dans le passage)
Ce matin, je me suis souvenue que j'avais une réunion et je savais que je n'aurais ni le temps ni l'énergie surtout, de faire tout ce que je voulais. Je n'ai pas réussi à mettre des limites dans le temps, et j'ai passé la matinée à me demander comment j'allais m'y prendre pour parvenir à tout faire, perdant ainsi un temps précieux en plus !
En fait, depuis le "burn out", il m'est difficile de choisir entre deux urgences prioritaires, surtout lorsque dix autres urgences prioritaires font pression. C'est là que le problème ne vient pas que de moi, je subis d'énormes pressions extérieures, de même nature que celles qui m'ont fait tomber en dépression (harcèlement psychologique au travail, harcèlement psychologique dans mon logement -- voisins et propriétaire), sollicitant de façon excessive ma cellule "organisation" et "responsabilités" jusqu'à ce que ça saute.
C'est pour cela que j'ai l'air d'une parfaite irresponsable maintenant, à mes yeux et à ceux des autres, me fais parler comme à une débile mentale, m'enfonçant encore plus du fait que je me brûle encore à résister à cette infantilisation d'autant plus acharnée que je m'enfonce. L'image qui illustre le mieux ce que je ressens : une dizaine de personnes en train de me donner des coups de pieds dans le ventre et dans le visage alors que je suis à terre, en m'enjoignant de me relever et d'avoir un peu de considération pour leur patience et l'aide qu'ils m'apportent, ajoutant que si je ne suis pas capable de me relever, je n'ai qu'à prendre des médicaments. C'est ce qui me donne l'illusion parfois que j'ai un peu de tranquillité lorsque j'arrête de bouger, en plus, je peux reprendre des forces un peu. Quelques amis me donnent un peu d'eau, d'autres me regardent d'un air navré. Je ne ferais sûrement pas mieux à leur place.
Il faudra pourtant que je me relève, malgré les coups qui fusent de partout.
Demain, je fais quoi ?
Mer 21 Oct 2009, 20:17 saadou