Honte ! mais de quoi ?
Vous devriez être fière au contraire.
Un jardin accueillant et des échanges qui pointent le bout de leur nez
Un "endroit ou on parle des valeurs humaines" : je n'en ai pas trouvé d'autre sous cette forme et c'est ce qui m'a attiré

Des blocages et phobies qui n'en a pas ? En ce qui me concerne en passant de la phobie des araignées à celle de prendre la voiture, je n'ai que l'embarras du choix.
Le blocage le plus ridicule sans doute : une inoffensive terrasse de bistro ou mes amis veulent à tout prix me trainer pour prendre un verre et me distraire, c'est le top.
Je dois être la seule à qui cela fait peur !

Merci Brindille de me donner ce petit coup de pied où il faut, je vais essayer de surmonter cette phobie et tenter d'être fière de moi aujourd'hui.

Comme je viens de l'écrire sur le blog du Dr André *, je me suis réveillée ce matin en chantant "Je cherche fortune, tout au long du chemin, et au clair de la lune, la la la ...". Cela m'a mise d'entrain je vais essayer de le garder.

Pour la terrasse, je n'aimais pas cela non plus, j'avais l'impression d'être dans une vitrine où tout le monde me regarde. Un ami m'a dit : "Mais les gens qui sont assis sont comme toi, et les gens qui passent n'ont pas le temps de te regarder, c'est toi au contraire qui les regardes". Maintenant j'aime bien aller à une terrasse. Lorsque j'ai un peu d'argent pour me payer un café, je vais lire ou écrire, ou simplement ne penser à rien pour m'obliger à sortir de chez moi.

* sur celui d'hier, il parle justement de retrouvailles avec d'anciennes connaissanes.

Bonne journée

Une vitrine, c'est exactement le mot !

Merci pour le lien sur l'article de Christophe André. C'est intéressant, les commentaires font souvent référence à des textes de poêmes ou de chansons.
Preuve qu'un regard en arrière peut faire remonter beaucoup d'émotions.
Si je peux me permettre d'en rajouter voici un texte dans lequel je trouve un bel échos
"Je voudrais vous revoir" Jean-Jacques Goldman. (Je ne suis pas douée les insérer les liens, je ne sais pas si ça va fonctionner).
https://www.youtube.com/watch?v=69OJRVTHzU0

Oui, le lien marche. J'aime bien la réaction du public. Mais j'essaie ces derniers temps de ne pas trop entretenir de nostalgie, c'est ce qui m'a fait tomber en dépression, entre autres, car en fait, je tentais d'échapper au présent -- insoutenable -- en me réfugiant dans mes souvenirs ... c'est un piège ! La nostalgie, c'est le miroir qui rend fou de Harry Potter "à l'école des sorciers".

Désolée Boulezail, dans ce cas effectivement ce n'est pas ce qu'il vous faut !

Ca n'est pas grave, Brindille, il ne faut pas prendre trop de pincettes avec moi, au contraire. Je ne fais que dire ce que je ressens. D'ailleurs cela ne m'a pas empêchée d'aller écouter la chanson de Goldman que je préfère : "Comme toi" et de pleurer comme une madeleine. Mais je me suis ressaisie, et ma journée a été très productive.

Je vais essayer de continuer.

A bientôt

saadou
(...)
je comprends si bien ces douleurs et comment on peut en arriver à avoir honte ;
bien souvent même si on porte cette honte ça ne devrait pas être à nous de la porter...

http://le-bouchon-sur-l-eau.over-blog.com/

Qui devrait la porter, selon vous, Saadou ?

difficile à expliquer!

c'est comme pour les chaines: il n'y a pas pires chaines que celles qu'on se met à soi même;
mais pourquoi se met-on des chaines? par choix? par protection? par peur?

ou bien ne nous OBLIGERAIT-ON pas à faire qu'on se crée nos propres chaines?

on peut éprouver de la honte à voir ce que les yeux des autres nous montrent de nous mêmes; mais sommes nous responsables de leur jugement?

on peut aussi avoir honte d'une situation qu'on nous oblige à vivre; un peu comme ce que vive les femmes violées;
mais est-ce elles les coupables?

souvent les rôles sont inversés!
et se sont les victimes qui se sentent coupables et qui portent la honte d'une action qu'elles subissent

C'est complexe, hein ? Parce que nous sommes à la fois, chacun de nous, une pièce unique du puzzle et nous faisons aussi partie d'un tout lui-même divisé en parties composées de plusieurs pièces, et à la fin, on n'y voit plus clair.

Il y a au départ notre personnalité, notre potentiel, il y a ensuite ce que nous apporte notre entourage proche, souvent les parents, qui nous enseignent leurs valeurs, il y a l'éducation à l'école, ce que nous apportent les autres enfants, puis les jeunes qui évoluent avec nous avec les valeurs de leur famille et leur personnalité propre, notre personnalité qui elle continue d'évoluer, il y a ensuite les rencontres extérieures, le voisinage, les collègues de travail, etc.

Toute notre vie, notre personnalité propre se frotte à toutes sortes d'influences, on en prend, on en laisse, mais ce qui nous marque le plus, c'est ce qu'on a reçu les premières années, même si on ne s'en souvient pas toujours. C'est déjà très complexe, et si on ajoute toutes les contradictions là-dedans et l'hypocrisie ... difficile de trouver un avis éclairé et vraiment objectif.

Les chaines qu'on impose à soi-même sont souvent les "il faut" et "tu dois" qu'on nous a enseigné dès notre tout jeune âge, et c'est pour cela qu'il est plus difficile de se débarrasser des plus inutiles, parce qu'avec les années, elles se sont bien incrustées. En psychologie ou psychanalyse, ils appellent ça le "surmoi" (ça vient de Freud, je crois). Une fois adulte on prend le relais.

Malheureusement pour la plupart d'entre nous, je crois, c'est que, si on nous a appris à respecter les autres, à commencer par nos parents, c'est bien, mais on ne nous a pas appris à nous respecter nous-même et encore moins à nous faire respecter. D'où tant de conflits dans tous les domaines, et même intérieurs.

C'est vrai que notre système social et même judiciaire tend à culpabiliser la victime encore, c'est encore à la victime d'établir des preuves et à confronter l'agression encore et encore, sans aucun égar au traumatisme qu'elle a pu vivre. Et il existe très peu de soutien, à part se retrancher dans la maladie mentale, où là, on est totalement pris en charge par le système, ce qui tend encore à enfoncer la victime un peu plus.

Mais je continue de croire qu'il y a une issue : la responsabilisation.

La responsabilisation n'est pas la culpabilisation, loin de là. La responsabilisation, selon moi est à la fois l'état et l'acte, et chacun a sa responsabilisation. Par exemple, chacun a la responsabilisation de se respecter et de se faire respecter en posant ses limites, en faisant savoir aux autres qu'il y a des limites à ne pas dépasser, et, malheureusement, il y a beaucoup de gens à qui il faut en faire la démonstration, et même leur rappeler plusieurs fois (ils ont tendance à l'oubilier facilement). Et cette responsabilité qui est la mienne, je l'ai souvent négligée.

Les relations sont tellement plus faciles avec des personnes capables de respecter les autres, on peut entrer dans le vif du sujet, avoir du plaisir à discuter ensemble, à partager toutes sortes d'activités. Alors qu'avec d'autres, il faudrait être sans arrêt sur ses gardes, sinon on se fait bouffer tout cru, et c'est fatigant. Lorsqu'on peut les éviter, ce n'est pas un problème, mais lorsque ce sont des voisins, ou des collègues de travail, ou même un conjoint ou un membre de la famille, c'est moins évident.

Comme je l'ai dit à une avocate que j'ai rencontrée aujourd'hui pour m'aider à régler mes problèmes, je ne veux punir personne, je veux seulement qu'on cesse de me culpabiliser, et que les responsabilités soient partagées. Mais alors, ça n'a pas été facile de lui faire comprendre ça, parce que déjà madame me regardait de haut et riait de mon récit (il a fallu que je lui demande, carrément, de bien vouloir me respecter un peu), ensuite elle me sortait des phrases toutes faites qu'on peut lire sur les brochures d'informations, il a fallu que je casse ses préjugés en lui demandant en plus de cesser d'être constemment sur la défensive et que je ne fais que poser des questions, après tout, c'est elle qui s'y connait en droit, pas moi. Bref, elle a finalement compris ma demande et s'est montrée un peu plus humaine à la fin.

Mais que d'énergie dépensée de ma part ! Il a fallu au préalable que je me remonte à bloc (comme une boîte à musique) pendant plusieurs jours, car je m'attendais à ce genre de réception, je commence à être habituée à la mentalité "buraucrasse" robotisée.