(Suite de absence)
Lasse de me morfondre dans l'attente d'une diva (même les plus moches et mauvais baiseurs se croient irrésistibles après la première nuit), j'ai décidé que je n'avais pas besoin d'un compagnon pour vivre ma vie, et j'ai placé mon énergie dans des activités et des projets créatifs. Malheureusement, aveuglée par mon enthousiasme solitaire, et ignorante que ma témérité était condamnable dans ce monde civilisé, comme je l'ai dit déjà, je suis tombée sur une nuée de vampires (mâles et femelles confondus) sans ambition à l'affut des voyageurs isolés, et qui sont encore en train de me siphonner.
Pendant des années je me suis débattue (débâtue ?) gardant en tête la scène du combat du tigre dans "
Le dernier Samouraï" qui représentait exactement ma vie. Mais contrairement aux Samouraïs du film, mes vampires n'ont aucun honneur et aucne autre raison d'être que de me saigner à blanc, tels des gros moustiques lourds et paresseux, il se relaient patiemment, et dès qu'ils en auront fini avec moi -- car je ne deviendrai jamais un des leurs, plutôt mourir ! -- ils trouveront une autre proie ou se boufferont entre eux en attendant des conditions plus favorables.
Où que je me tourne, la loi est avec eux, ses représentants sont contaminés.
Je me sens comme Béranger dans "Rhinocéros" de Eugène Ionesco, ou le dix-cor de Maurice Genevois dans "La dernière harde" au moment de l'hallali.