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 Un ami qui vous veut du bien

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Boulezail
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Boulezail


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Humeur : ... comme disait mon grand-père ...

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21072010
MessageUn ami qui vous veut du bien

Si nous avons l'impression de ressentir une dépendance vis-à-vis d'un ami qui nous soutient, c'est parce que ce n'est pas un ami. C'est un profiteur. Et c'est aussi vrai au féminin. Il faut fuir cet individu, par tous les moyens qu'il nous reste, quitte à ramper ...

Un véritable ami nous soutient avec le même but que nous : que nous retrouvions, le plus rapidement possible, notre capacité à voler de nos propres ailes.

En fait, la dépendance ne vient pas de celui qui demande de l'aide, bien souvent, mais de la personne qui "nous tend la main". C'est une personne dépendante des gens momentanément en difficulté, vulnérables et qui seront à sa merci.

Cette dépendance mutuelle qui s'installe, c'est précisément "la dialectique du maître et de l'esclave" décrite par Hegel.

L'inverse est aussi vrai, bien sûr : on vous demande votre aide, souvent à un moment de votre vie où vous n'en trouvez plus le sens, et on s'incruste pour profiter de cette faille. Paradoxalement, vous ressentez une dépendance vis-à-vis de l'aidé, sans trop comprendre pourquoi.

Dans les deux cas, on cherche à vous culpabiliser et abuser de votre bonne volonté : dans le premier cas, votre bonne volonté de montrer, prouver vos efforts, vos progrès et votre reconnaissance, dans le second cas, votre bonne volonté d'aider, de démontrer votre désintérêt.

Ce qu'il y a de nouveau, c'est que dans un monde hyper-individualiste et arriviste, ces comportements se sont tellement généralisés, qu'ils sont devenus normaux. Généralement l'aidant est appelé le "winner", et l'aidé est appelé le "looser". Dans le cas où l'aidant cherche un sens à sa vie, il devient le "looser", et l'aidé profiteur, le "winner", car dans un monde individualiste-arriviste, inutile de réfléchir car la vie n'a qu'un seul sens évident : celui de l'argent, du succès, du toujours plus, du plus fort aux dents blanches, aux filles sexys et aux gadgets dernier cri.

De plus, il y a l'éducation (ou son absence). Avec des parents occupés à travailler à deux pour parvenir à réunir un seul salaire -- eh oui, un autre cadeau du progrès et de la "société des loisirs" : alors qu'autrefois un seul salaire était suffisant pour faire vivre une famille, lui offrir des vacances, économiser pour les études des enfants et pour s'acheter une petite maison pour la retraite, aujourd'hui deux salaires sont à peine suffisants pour payer un loyer minable et de la bouffe tellement dénaturée, qu'il faudrait en plus payer une fortune pour des compléments alimentaires, et de toutes façons, plus d'impôts pour payer un système médical qui ne fournit plus ...

Je disais donc, pendant que les parents sont en train de travailler tous les deux -- et parfois de se chercher un nouveau partenaire, car celui qu'ils ont n'est plus assez disponible ou trop usé --, l'Education, elle, incarne le rôle de la gardienne frivole de vos enfants en les oubliant un peu, trop occupée qu'elle est à jouer l'argent de vos impôts à la Bourse (la loterie des riches). Il en résulte que vos enfants, eux, s'élèvent tous seuls et deviennent des petits sauvages sans instinct, sans culture, sans des règles sociales de base que même les singes dans la jungle sont capables d'établir. Autrement dit, vos enfants deviennent non seulement des sous-humains, mais des sous-animaux ... alors que dire des adultes qu'ils sont devenus ces trente dernières années ?

"Mais c'est normal, c'est le progrès", comme chantait Nino Ferrer.

Mais "normal" ne signifie pas "acceptable".

Alors, souhaitant que ce phénomène (individualisme-arrivisme) ne soit que passager et n'attende pas une catastrophe pour que l'Humain retrouve son instinct de coopération, continuons, pour ceux qui ont encore quelques notions sociales, à nous aider les uns les autres, tout en restant vigilants.

Rester vigilant vis-à-vis de l'autre et aussi de soi-même : où en est rendu le projet ? Est-ce que l'autre est satisfait ? Suis-je satisfait ? Ne pas hésiter à prendre le temps d'interroger soi-même et l'autre directement et clairement, sans détours, afin d'éviter à chacun de se faire du cinéma. Il est capital dans ce genre de situation d'être à l'écoute, autant de soi-même que de l'autre. N'écouter que son coeur, c'est romantique, mais cela ne peut mener qu'à de grosses déceptions de part et d'autre.

C'est un contrat. Il n'est pas exagéré d'établir un objectif mutuel et une échéance très clairs dès le départ, et même par écrit, avec des vérifications de parcours régulières. Pourquoi ne pas se faire un "journal de bord" spécialement destiné à ce projet ? Diviser le projet en étapes, avec autant d'échéances ? Prendre en note tout changement de direction, etc. Si l'un des deux refuse ces précautions, laissez tomber immédiatement, et adressez-vous à quelqu'un d'autre, ou débrouillez-vous seul.

J'ai bien dit : "si l'un des deux refuse ces précautions", cela inclut vous aussi. Pour deux raisons :

1) il est si facile de devenir manipulateur dans une situation d'aide, que, même avec les meilleures intentions du monde (et peut-être même, surtout avec les meilleures intentions), on peut se retrouver à attendre un quelconque retour de l'aide qu'on procure. Alors que le seul retour qu'on doit attendre en fait, dans cette situation, c'est la satisfaction de l'autre d'avoir atteint son but, en autant qu'il ne nuise à personne.

2) si on n'ose pas prendre de précautions car on craint le refus de l'autre, ou de le vexer, on ne devrait pas non plus oser lui demander quoi que ce soit, et plutôt s'adresser à quelqu'un d'autre avec qui il y aura moins de gêne.

Je le répète, il ne faut surtout pas "écouter son coeur" ! Car c'est ce que tout bon manipulateur qui se respecte attend précisément de vous : "Pourquoi ne me fais-tu pas confiance, écoute ton coeur, pourquoi toutes ces complications, fais comme moi, écoute plutôt ton coeur, moi je te fais confiance, etc ...". Un morceau de coeur bien juteux au bout de l'hameçon. Si vous mordez à cet appât, la casserole n'est pas loin ! Non seulement c'est vous qui êtes au menu, mais vous mijoterez longtemps avant d'en sortir.

Un autre indice : soyez vigilent à la quantité d'énergie que vous dépensez rien qu'à prouver votre bonne volonté, que vous soyez aidant ou aidé. Avec un échéancier bien tenu, vous éviterez les excès dévastateurs d'un aidant ou d'un aidé jamais satisfait ! C'est précisément dans cette insatisfaction que naît la dépendance de façon insidieuse.

On dit que les bons comptes font les bons amis. Ce vieux dicton est encore plus vrai aujourd'hui. Vous éviterez ainsi des semaines, mois et même années de souffrance, de ressentiment et même de haine, en plus d'avoir agravé votre situation.

Le soutient, l'aide, ne sont pas des rapports malsains en soi, bien au contraire. L'être humain vit en société pour cela. Ce qui est malsain, c'est la dépendance. Lorsqu'une personne bien intentionnée nous vient en aide, nous ne devrions pas ressentir de dépendance. Une société constituée d'individus autonomes qui collaborent entre eux, s'entraident occasionnellement, est beaucoup plus forte : on ne se retrouve pas avec un jeu de dominos qui s'écroulent les uns sur les autres indéfiniment comme cela se produit partout dans le monde en ce moment.

Retrouvons plutôt, d'un côté, le plaisir de contribuer au bonheur de l'autre, et de l'autre côté, la reconnaissance envers celui qui nous a permis de continuer notre chemin. Mais c'est tout ce qu'il a à recevoir de nous, ou du moins à attendre. Nous ne pouvons lui rendre bien souvent, qu'en donnant à un autre, avec autant de désintérêt, à notre tour.

C'est tellement plus gratifiant, non ?

C'est seulement lorsque s'est instaurée une solide amitié que l'échange peut devenir mutuel.

_______________
L'idée de ce sujet m'a été inspirée par un bref échange entre Nathalie et Alexandre sur le blog de Christophe André
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