Je n'emploie jamais cette expression, seulement par ironie. Et vous ?

Je ne sais pas si vous en faites partie, mais avez-vous remarqué que des gens l'utilisent encore très sérieusement ?

Avez-vous remarqué aussi qu'ils disent toujours cela pour justifier qu'ils acceptent l'inacceptable ?

La plupart du temps, c'est pour refuser de réfléchir, de se questionner, de chercher des solutions au problème. Mais certaines personnes en font quand-même, en plus, une théorie :

une dame (je n'ai jamais réussi à voir son nom) interviewée dans une émission de Radio-Canada l'autre jour parlait du manque de politesse des jeunes : "Les jeunes sont comme ça maintenant, ils disent ce qu'ils pensent. On n'arrête pas le progrès".

Cette expression a été inventée à la fin des années '70, pour inciter les hippies à lâcher leur joint et pencher du côté "science" de la science fiction, pour qu'ils se décident enfin à aller s'aligner sur les chaînes de montage.

Le progrès, c'était la combinaison de la science, la crise du pétrole et la future société des loisirs pour sucrer la pilule de l'exploitation-consommation tant critiquées par les soixante-huitards, et qui a permis le virage à 180° de ceux-ci.

En fait il n'y a strictement rien de scientifique là-dedans. C'est une interprétation abusive de l'évolution des espèces de Darwin, comme si en haut de la chaîne, l'Homo Sapiens était la classe moyenne dotée aujourd'hui d'un IPod ! On mélange (encore maintenant) évolution morphologiique, évolution intellectuelle et évolution technologique, et on tient vaguement compte de l'évolution sociale, comme si elle découlait naturellement des trois autres. C'est un des pires mensonges historiques qui soient !

Tient, à ce propos, je vous invite à faire un tour ici :

. page d'acceuil de l'émission

. liste des reportages

Ce sont des émissions que j'ai entendues à la radio hier (l'effritement de la classe moyenne aux Etats-Unis) et aujourd'hui (la montée de la classe moyenne en Inde).

C'est plutôt alarmant, mais cela explique bien des difficultés actuelles, même au Québec ou en Europe.

J'y reviendrai dans un autre sujet.

En attendant la politique de l'autruche et confier aux autres la gestion de notre bonheur en se laissant croire que "c'est le progrès", ne paie pas.