Où en êtes-vous au niveau séduction ?

Lorsque j'ai craqué, suite à quantité d'obstacles à mes réalisations, tous plus graves les uns que les autres, j'ai constaté que non seulement ma libido était à plat depuis pas mal de temps, mais mon envie de séduire aussi.

Pour me protéger du sentiment d'être rejetée à chaque échec "amoureux", j'avais décidé de ne plus me laisser séduire, m'étais résignée à me débrouiller seule et que si je devais rencontrer le compagnon "de rêve", ce serait tout à fait par hasard.

Or, dans une société aussi purement individualiste, ce genre de hasard n'existe quasiment plus. Bien-sûr, l'amour a toujours été ambigü et égocentrique, mais j'ai l'impression que les sentiments de partage et d'implication sont encore plus difficiles à trouver aujourd'hui. Et lorsqu'on les trouve, la vie qu'on mène aujourd'hui les emporte dans son tourbillon.

N'avez-vous pas cette impression aussi ?

Alors, pour se rassurer sur qui on est, même déjà en couple, on a besoin de butiner un peu d'attention, de tendresse, sans trop savoir ce que l'on cherche.

Pour ma part, à ce niveau, c'est clair, et je déteste "butiner" : ça marche ou ça ne marche pas.

Alors j'en ai eu assez de ces gars* indécis, sans ambition et néanmoins prétentieux, et j'ai décidé de renoncer à faire un bout de chemin avec quelqu'un.

Mais ce n'était pas vraiment mon choix, et me laisser croire que je pouvais sentimentalement m'auto-suffire par mes réalisations que tout mon entourage (voisins, famille, collègues) s'ammusait à sabotter pour compenser leurs frustrations devant mon bonheur autonome, j'ai fini par "pédaler dans la semoule" jusqu'à épuisement total.

La séduction :

C'est un processus social extrêment important chez les humains. Et pas seulement au niveau du couple, mais dans toute relation.

Pour séduire, il faut d'abord une certaine estime de soi, assez solide. Comment se faire aimer, lorsqu'on ne s'aime pas déjà soi-même ? Il faut connaître ses forces, ses qualités, savoir qu'on a quelque chose à donner, à partager, savoir qu'on a des besoins, et aussi des limites, et pas seulement des défauts.

Il est très important aussi de faire la différence entre "défauts" et "limites". Nos limites et les connaître, ensuite les reconnaître et les exprimer nous permet de nous respecter et de nous faire respecter.

Je ne crois pas à l'altruisme : donner sans chercher à recevoir ne mène qu'à des frustrations sociales. Et s'en remettre à Dieu dans ce cas, c'est bien, mais c'est avec nos semblables que nous vivons aussi, et c'est avec nos semblables qu'il faut savoir composer aussi.

Ce n'est pas mieux que de prendre sans savoir donner ou sans savoir recevoir.

L'amour, c'est le don, et sociologiquement parlant, le don existe en trois phases :

- donner
- recevoir
- rendre

On peut rendre au suivant, mais pour former un couple, il vaut mieux rendre aussi à notre compagnon ou compagne de vie.

J'ai donc décidé, même si cela fait plusieurs années que j'essaie de le faire, j'oublie toujours à cause des problèmes qui n'en finissent pas de frapper, d'entrer en "mode séduction".

Cela va donc m'obliger à me réconcilier avec moi-même, me regarder autrement que comme un paillasson, chercher mes qualités, les redévelopper, m'apprécier, et tenter de le partager de nouveau.

Ce que je vais changer dans mon attitude, celle que j'avais avant de flancher :

1. ne pas me formaliser devant des personnes non réceptives, et me dire que cela ne vient pas de moi nécessairement
   
   
2. ne pas hésiter à questionner devant tout obstacle
   
   
3. considérer un échec comme une expérience autant qu'un succès
   
   
4. exprimer mes limites et me faire respecter.

* Les gars bien-sûr en ont autant à dire des filles