vendredi 4 février 2011 - 16h50A flot de peurAu bout d'une seconde, tout était redevenu normal, mon esprit prisonnier d'une marée de morceaux de cadavres d'émotions s'abattant comme une pluie nauséabonde que la neige ne peut plus cacher.
J'ai au moins compris pourquoi je m'efforce maintenant de me débarrasser de ces émotions, pourquoi j'essaie de me raconter des histoires dont je ne parviens plus à être la dupe.
A pot de fleursJ'écoutais de la musique classique, un concerto pour violon de Johann Wilhelm Hertel, après avoir erré des postes bavards aux postes énervés en passant par les postes muets ou indécis.
Et cette musique m'a plongée quarante ans plus tôt, lorsque je jouais du violon au conservatoire.
Durant une seconde, tout ce que j'ai vécu entre cette époque et aujourd'hui, tout ce que je sais maintenant, toutes mes désillusions, mes peurs, mes angoisses, mes frustrations, mes révoltes, mes rages ont disparu, faisant place à des émotions pures et emplies de rêves jouant dans des fontaines de lumière, des paysages aux couleurs "infoulées", des amitiés franches et solides, des animaux libres et prospères, des jardins magiques, des vergers débordants, des vallées généreuses, des ciels étoilés, des mers mystérieuses, des rivières indomptées, des îles désertes, des oasis enchanteurs et des forêts enchantées.
Durant une seconde, l'humanité avait saisi sa chance de faire de cette petite planète un paradis.