L'autre jour, un petit écureuil gris a traversé devant moi. J'ai ralenti et pu voir qu'il tenait une grosse friandise entre les dents. Au fur et à mesure que je m'approchais, la friandiise ressemblait de plus en plus à une peluche ... Un bébé écureuil tout pelotonné ! Je n'avais jamais vu que des chats déplacer leurs petits ainsi. Sans doute, le nid avait été dérangé par des chats, justement. J'espère que la maman écureuil a pu mettre ses petits en sécurité.
J'aime bien écrire ce mot, écureuil. Je ne l'ai pas écrit souvent depuis la classe de CP. "Poucet et son ami l'écureuil". Heureusement qu'ils étaient là, tous les deux, pour me réconforter alors que les adultes hurlaient et gesticulaient parce que j'avais encore fait plein de trous dans mon cahier en essayant d'effacer les grosses taches tombées du porte-plume.
Tous les trois on s'en allait se cacher au fond de la forêt, et on se gardait bien de semer des petits cailloux ! On courait après les papillons jaunes, on parlait aux oiseaux, aux montagnes et aux ruisseaux parfois
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Et parfois, pour me consoler, un fou invisible me promettait "tous les bateaux, tous les oiseaux, tout les soleils"
**, alors le gout amer et aper laissait la place au goût de vivre à nouveau dans ce monde merveilleux.
Si ce soir je me laisse ballotter les yeux fermés par ma maman écureuil à travers des routes effrayantes parcourues par des gros monstres puants de métal, c'est parce que je sais qu'elle, elle me protège.
* D'après chanson interprètée par Gérard Lenorman à cette époque
** Chanson de Michel Polnaref